[n° ou bulletin]
Titre : |
- 30 novembre 1991 - Clinique, éthique et institution : dans "Fondements et actualité de la psychanalyse dans les institutions", 1ere conférence du cycle |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Alexandre Stevens, Auteur |
Année de publication : |
1991 |
Importance : |
52 pages |
Langues : |
Français (fre) |
4° de Couverture : |
ARGUMENT
CLINIQUE. ETHIQUE ET INSTITUTION
Alexandre STEVENS, psychiatre et psychanalyste bruxellois, membre de l'E.C.F., fonde en 1982 "le Courtil", institution pour enfants dits psychotiques et névrosés graves.
Au Courtil, le travail s'organise autour de trois grands axes interdépendants : le travail avec les enfants et les adolescents, le travail de réflexion de l'équipe, et le travail avec les parents.
La mise en pratique de ces trois axes est sans cesse réinventée par les intervenants eux-mêmes, chacun selon sa propre ingéniosité, selon son propre style. Ce mode de fonctionnement a tout son intérêt pour qu'un désir de travail se soutienne, qu'une dialectique se produise, et que l'habitude ne s'installe pas.
La mise en place du travail dépend aussi de chaque enfant, pris comme sujet individuellement. Jamais il n'y a d'organisation d'un travail conforme, stratégique et établi pour tous, même si un travail individuel n'est pas organisé pour chaque enfant avec une personne particulière. Certains vont ainsi à l'école à temps plein ou partiel ; d'autres sont dirigés quelques heures vers une structure qui pourrait les mener à un apprentissage scolaire. Les enfants participent en outre aux activités "d'ateliers" à l'intérieur de l'institution et aussi à des activités extérieures plus sociales. Toutes ces possibilités sont modulables, jamais décidées une fois pour toutes.
Les ateliers constituent des moments privilégiés, qu'ils soient individuels ou de groupe. Ils permettent une présence particulière à l'enfant. Moments d'observation, d'introduction du signifiant et de repérage symbolique, ils mettent en fonction des traits d'identification ou tentent de localiser la jouissance. Ils sont soutenus par l'adulte qui se limite à en être le témoin, qui se fait, sans jouer de l'interprétation, le secrétaire de l'aliéné.
Si les ateliers font coupure d'avec le quotidien, celui-ci est tout aussi important. Tous les adultes y prennent part. L'alternance atelier-quotidien, la multiplicité des formes d'intervention, tout en faisant coupure, arrêt, interrogation, introduisent un aller-retour, le renvoi à un autre lieu, un battement minimum pour inscrire le rapport à l'Autre et introduire à la question du désir. Ceci est d'un grand intérêt, surtout pour les enfants psychotiques.
La théorisation de la clinique, à partir du travail et de la vie avec les enfants, constitue une autre dimension essentielle, tierce par excellence. Elle a pour lieu principal deux séminaires hebdomadaires, l'un théorique, l'autre clinique. Tous les intervenants sont invités à s'interroger dans un travail de supervision.
Au Courtil, les parents s'engagent à venir régulièrement parler de leur enfant, ceci dans le but de constituer son histoire, d'inscrire du signifiant là où il n'y a rien. Ces entretiens permettent de repérer la place qu'occupe l'enfant dans le discours parental : élément tout à fait important pour l'institution qui, par rapport à l'enfant, a à occuper une place autre.
Extrait de Quarto n°36
Bulletin trimestriel de l'Ecole de la Cause freudienne en Belgique.
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[n° ou bulletin]
- 30 novembre 1991 - Clinique, éthique et institution : dans "Fondements et actualité de la psychanalyse dans les institutions", 1ere conférence du cycle [texte imprimé] / Alexandre Stevens, Auteur . - 1991 . - 52 pages. Langues : Français ( fre)
4° de Couverture : |
ARGUMENT
CLINIQUE. ETHIQUE ET INSTITUTION
Alexandre STEVENS, psychiatre et psychanalyste bruxellois, membre de l'E.C.F., fonde en 1982 "le Courtil", institution pour enfants dits psychotiques et névrosés graves.
Au Courtil, le travail s'organise autour de trois grands axes interdépendants : le travail avec les enfants et les adolescents, le travail de réflexion de l'équipe, et le travail avec les parents.
La mise en pratique de ces trois axes est sans cesse réinventée par les intervenants eux-mêmes, chacun selon sa propre ingéniosité, selon son propre style. Ce mode de fonctionnement a tout son intérêt pour qu'un désir de travail se soutienne, qu'une dialectique se produise, et que l'habitude ne s'installe pas.
La mise en place du travail dépend aussi de chaque enfant, pris comme sujet individuellement. Jamais il n'y a d'organisation d'un travail conforme, stratégique et établi pour tous, même si un travail individuel n'est pas organisé pour chaque enfant avec une personne particulière. Certains vont ainsi à l'école à temps plein ou partiel ; d'autres sont dirigés quelques heures vers une structure qui pourrait les mener à un apprentissage scolaire. Les enfants participent en outre aux activités "d'ateliers" à l'intérieur de l'institution et aussi à des activités extérieures plus sociales. Toutes ces possibilités sont modulables, jamais décidées une fois pour toutes.
Les ateliers constituent des moments privilégiés, qu'ils soient individuels ou de groupe. Ils permettent une présence particulière à l'enfant. Moments d'observation, d'introduction du signifiant et de repérage symbolique, ils mettent en fonction des traits d'identification ou tentent de localiser la jouissance. Ils sont soutenus par l'adulte qui se limite à en être le témoin, qui se fait, sans jouer de l'interprétation, le secrétaire de l'aliéné.
Si les ateliers font coupure d'avec le quotidien, celui-ci est tout aussi important. Tous les adultes y prennent part. L'alternance atelier-quotidien, la multiplicité des formes d'intervention, tout en faisant coupure, arrêt, interrogation, introduisent un aller-retour, le renvoi à un autre lieu, un battement minimum pour inscrire le rapport à l'Autre et introduire à la question du désir. Ceci est d'un grand intérêt, surtout pour les enfants psychotiques.
La théorisation de la clinique, à partir du travail et de la vie avec les enfants, constitue une autre dimension essentielle, tierce par excellence. Elle a pour lieu principal deux séminaires hebdomadaires, l'un théorique, l'autre clinique. Tous les intervenants sont invités à s'interroger dans un travail de supervision.
Au Courtil, les parents s'engagent à venir régulièrement parler de leur enfant, ceci dans le but de constituer son histoire, d'inscrire du signifiant là où il n'y a rien. Ces entretiens permettent de repérer la place qu'occupe l'enfant dans le discours parental : élément tout à fait important pour l'institution qui, par rapport à l'enfant, a à occuper une place autre.
Extrait de Quarto n°36
Bulletin trimestriel de l'Ecole de la Cause freudienne en Belgique.
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